Un nouvel épicentre de l’innovation : le Campus Grand Parc et le LAB 116

Le Campus Grand Parc de Villejuif, au sud de Paris, est la matérialisation d’un projet ambitieux : créer un biocluster européen dédié à l’oncologie et aux sciences de la vie. Le site doit offrir 100 000 m² d’infrastructures dont 45 000 m² seront disponibles d’ici fin 2025. Véritable quartier de vie, il comprendra logements, commerces, écoles et espaces verts tout en conservant son ADN scientifique. Sa localisation à quelques dizaines de mètres de l’Institut Gustave‑Roussy et à moins de 20 minutes du centre de Paris offre un accès privilégié aux centres de recherche et d’essais cliniques, ainsi qu’aux meilleurs experts en oncologie.

Fer de lance de ce quartier, le LAB 116, conçu par Perelis, est le premier bâtiment opérationnel du Campus. D’une surface de 7 000 m², il combine 50 % de bureaux et 50 % de laboratoires. L’emménagement a commencé en octobre 2024, et le Paris‑Saclay Cancer Cluster (PSCC) s’y installe en janvier 2025. LAB 116 propose des laboratoires certifiés L1/L2, des salles blanches et des espaces modulables pour accueillir start‑ups, PME et équipes de R&D en santé, biotechnologie ou agroalimentaire. L’immeuble offre un environnement sécurisé et durable (label BREEAM® Very Good), 77 places de parking et une capacité d’accueil de 440 personnes. En plus de ces infrastructures, il est relié au réseau Grand Paris Express (17 minutes du centre de Paris via la ligne 14) et bénéficiera de la future ligne 15.

Cet écosystème attractif attire déjà des start‑ups et des programmes d’accélération. Pour alimenter ce laboratoire d’innovations, plusieurs établissements de formation situés à proximité — Université Paris‑Saclay, Sup’Biotech et EPITA — constituent un vivier de talents. Ces écoles et universités offrent des programmes de niveau international en biotechnologie, sciences de la vie et ingénierie numérique, formant la main‑d’œuvre spécialisée dont ont besoin les entreprises installées sur le campus.

Paris‑Saclay : former les experts des sciences de la vie

Le Master « Biologie‑Santé / Life Sciences and Health » de l’Université Paris‑Saclay constitue l’un des parcours d’excellence en France. Les étudiants qui en sont diplômés maîtrisent les mécanismes du vivant du gène à l’organisme entier et possèdent à la fois des compétences théoriques et pratiques dans un domaine de recherche en biologie et en santé. Ils savent définir une question scientifique, proposer une démarche expérimentale, conduire des expériences de manière autonome et présenter leurs résultats à l’oral ou à l’écrit. Le programme aborde des thématiques variées : génomique, biologie cellulaire, biochimie et approches omiques.

Ce master prépare à de nombreux métiers : ingénieur d’étude ou de recherche dans des organismes publics, cadre dans l’industrie pharmaceutique ou les sociétés de biotechnologie, chercheur ou enseignant‑chercheur après un doctorat. Il est ouvert aux étudiants internationaux via un « International Track » et propose des partenariats avec des universités et écoles prestigieuses (Institut Polytechnique de Paris, ENS Paris‑Saclay, etc.), renforçant ainsi le réseau de talents disponible pour les projets hébergés à LAB 116.

Le Paris‑Saclay Cancer Cluster s’appuie également sur des formations pour développer l’esprit entrepreneurial des chercheurs. Le programme OncoEntrepreneur s’adresse aux porteurs de projets en oncologie (chercheurs, cliniciens, étudiants et entrepreneurs) et leur fournit les clés nécessaires pour créer leur entreprise. Les projets accompagnés peuvent suivre gratuitement des modules académiques (propriété intellectuelle, réglementation, intelligence artificielle, ingénierie biomédicale, etc.) proposés par l’Université Paris‑Saclay, l’Institut Polytechnique de Paris et Gustave Roussy. Le cluster encourage en outre la réalisation de stages, de thèses ou de post‑docs au sein des entreprises adhérentes afin de transformer ces apprenants en véritables acteurs de l’innovation.

Sup’Biotech : former des ingénieurs en biotechnologie

Situé à Villejuif et Lyon, Sup’Biotech est une école d’ingénieurs spécialisée en biotechnologies. Son cursus de cinq ans, accessible après le baccalauréat, combine enseignements scientifiques, projets et stages. Les étudiants y acquièrent des compétences en santé, cosmétique, environnement, pharmaceutique, bio‑informatique et agroalimentaire et bénéficient d’une pédagogie multidisciplinaire alliant connaissances scientifiques, management et compréhension des marchés biotech.

Des laboratoires pédagogiques ouverts et professionnels

Sup’Biotech dispose de laboratoires pédagogiques qui remplissent deux missions : assurer la formation pratique des étudiants et accueillir des professionnels extérieurs pour mener leurs propres expérimentations. Les étudiants y pratiquent des techniques variées (purification d’ARN, PCR, clonage, culture cellulaire, tests ELISA, microscopie) et développent une solide base scientifique. Les équipements comprennent des chaînes de production d’eau ultrapure, des thermocycleurs, des centrifugeuses, des hottes à flux laminaire et des systèmes de chromatographie.

Le laboratoire de bio‑production permet aux élèves de mener l’ensemble des étapes de production d’une biomolécule, depuis le clonage jusqu’à l’analyse, avec des bioreacteurs de 2 L, tandis que le laboratoire des biotechnologies culinaires (Food Biotech) est dédié aux projets en agroalimentaire. Cette ouverture aux professionnels et la diversité des exercices font des laboratoires de Sup’Biotech un lieu privilégié pour l’acquisition de compétences transférables dans les entreprises de la région.

Sup’Biotech Innovation Projects : la gestion de projet au cœur du cursus

Le programme Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP) offre aux étudiants une expérience grandeur nature en gestion de projet et innovation. Pendant environ dix semaines réparties sur quatre ans, des équipes de six étudiants travaillent sur des projets en lien avec la santé, la pharmacie, la cosmétique, l’agroalimentaire ou l’environnement. L’objectif est de développer la créativité, l’esprit d’équipe et la capacité à gérer un projet de l’idéation jusqu’à la preuve de concept. La démarche commence par la recherche d’idées inspirées du vivant, la définition d’une architecture de projet et la rédaction d’un dossier technologique (science, réglementation, marché).

Le SBIP favorise les partenariats avec des structures académiques ou industrielles pour renforcer la crédibilité des projets et obtenir des soutiens financiers. Un FabLab équipé d’un autoclave, d’une chambre de culture, de centrifugeuses et d’imprimantes 3D est mis à la disposition des étudiants pour réaliser leurs preuves de concept. Cette philosophie orientée « innovation » prépare des ingénieurs capables d’intégrer un site comme LAB 116 dès leur sortie d’école.

EPITA : des ingénieurs numériques au service des sciences de la vie

L’École pour l’informatique et les techniques avancées (EPITA) forme des architectes du monde numérique et appartient au groupe IONIS. Depuis 1984, l’école se distingue par une pédagogie basée sur l’apprentissage par projets et une immersion dans le monde de l’entreprise. EPITA promeut également une forte ouverture internationale : plus de 60 nationalités se côtoient sur ses campus et des partenariats existent sur cinq continents. Elle est reconnue pour l’exigence de sa formation en génie informatique et l’autonomie de ses diplômés dans les technologies déployées.

En 2014, EPITA a créé un centre de formation continue, ouvert un centre d’apprentissage et lancé en 2021 un Bachelor en cybersécurité. En adoptant le statut d’« entreprise à mission », l’école vise à former des ingénieurs responsables, dotés de compétences scientifiques, techniques et comportementales, capables d’innover tout en tenant compte de l’impact de leurs actions.

StartUp Lab : un tremplin entrepreneurial

Au sein de son dispositif d’innovation, EPITA propose le StartUp Lab, un programme entrepreneurial ouvert aux étudiants de quatrième année. Pendant un an, les participants développent un projet de start‑up en bénéficiant du soutien technique et humain de l’école. L’approche est axée sur l’action : les étudiants passent par toutes les phases de création d’entreprise, bénéficient de coachings hebdomadaires, de master classes et d’échanges réguliers avec des entrepreneurs de la French Tech. Ils disposent également de l’appui des laboratoires de l’école et de plus de 10 000 alumni.

Le programme cherche à former des ingénieurs entrepreneurs capables d’identifier des opportunités et de lancer des projets innovants. La sélection se fait sur la personnalité et la motivation des candidats plutôt que sur la pertinence initiale de l’idée ; 80 % des participants postulent sans idée précise. Au fil des saisons, le StartUp Lab a contribué à la création de 55 start‑ups, dont 6 rachetées, pour plus de 54 millions d’euros levés et près de 500 emplois créés. Certaines entreprises incubées, comme Ad Scientiam (recherche médicale associée aux smartphones) ou Lokimo (décision immobilière basée sur l’IA), montrent comment l’expertise numérique d’EPITA peut s’appliquer aux secteurs de la santé et de la biotechnologie.

Concours Advance : des passerelles pour rejoindre EPITA et Sup’Biotech

Les écoles du groupe IONIS (EPITA, ESME, IPSA et Sup’Biotech) partagent un concours d’entrée commun, le Concours Advance. Ce dispositif post‑bac permet, via une seule candidature, d’intégrer l’une des quatre écoles d’ingénieurs reconnues par la Commission des titres d’ingénieur. Les candidats y démontrent leurs compétences et leur motivation pour les domaines du numérique, de l’aéronautique, de l’énergie ou des biotechnologies. EPITA se présente comme « l’école des ingénieurs en informatique », tandis que Sup’Biotech est « l’école des ingénieurs en biotechnologies ». Ce concours contribue à créer un vivier d’étudiants de haut niveau qui, après leur formation, pourront rejoindre des projets de pointe au sein de Lab 116 ou du Campus Grand Parc.

Table : institutions et apports au LAB 116

Conclusion : une convergence fertile entre science, technologie et entrepreneuriat

Le LAB 116 et le Campus Grand Parc s’érigent en nouveau hub de l’innovation biomédicale francilienne. Ses infrastructures modernes, sa proximité avec les plus grands centres de recherche en oncologie et son intégration au réseau de transports en font un site idéal pour accueillir des start‑ups et des programmes de R&D.

Pour alimenter ce biocluster en compétences, les établissements de formation de la région jouent un rôle déterminant :

• Université Paris‑Saclay forme des chercheurs et ingénieurs qui maîtrisent les sciences du vivant et peuvent s’engager dans des projets de recherche ou des start‑ups de biotechnologie.

• Sup’Biotech développe des ingénieurs en biotechnologie capables de gérer des projets innovants, de travailler en laboratoire et d’interagir avec le monde industriel.

• EPITA produit des ingénieurs du numérique et des entrepreneurs qui appliquent leurs compétences en intelligence artificielle, analyse de données et cybersécurité aux enjeux de santé.

À ces programmes s’ajoutent les initiatives du Paris‑Saclay Cancer Cluster et le Concours Advance, qui fluidifient la circulation des talents et favorisent l’entrepreneuriat scientifique. La cohabitation de ces compétences au sein du LAB 116 crée un environnement fertile où la biotechnologie rencontre le numérique et où les innovations peuvent rapidement passer du concept au produit. Pour les entrepreneurs et chercheurs, c’est l’assurance d’évoluer dans un écosystème dynamique, durable et résolument tourné vers l’avenir.